Le résumé : il s'agit d'une nouvelle enquête du commissaire Erlendur. Enquête un peu particulière parce qu'elle ne concerne pas un meurtre mais un suicide. Celui d'une femme, Maria, hanté par le décès de sa mère qu'elle adorait mais aussi par les fantômes de son passé, notamment son père noyé dans le lac de Thingvellir. Parallèlement à cette enquête, Elrendur se rémémore certaines disparitions inexpliquées : un jeune lycéen dont on a perdu la trace, une jeune étudiante qui semble s'être évaporée... Nous en apprenons également plus sur la disparition du frère d'Erlendur, survenue lors de l'enfance des deux frères.

Mon avis: l'atmosphère islandaise reste très plaisante. Ce petit côté exotique rajoute beaucoup de charme au polar. Il est intéressant d'en apprendre plus sur le passé d'Erlendur. Les enquêtes sur le suicide de Maria, sur les disparitions inexpliquées se font petit à petit. Par certains côtés, ce polar me rappelle ceux de Fred Vargas. 

Un extrait : "Ingvar écoutait Erlendur avec intérêt pendant que ce dernier débitait des explications. Il était âgé d'une soixantaine d'années, c'était un vieil ami de la famille et de Magnus, le père de Maria. Erlendur vit en lui un homme assez terne et discret. Il était évidemment encore sous le choc. Il avait assisté aux obsèques de Maria, qu'il décrivait comme une belle femme. Il lui semblait incompréhensible que cette gamine ait opté pour une solution aussi radicale.

- Je savais bien qu'elle allait mal.

Erlendur avala une gorgée de café que son hôte lui avait offert. " 

45e livre lu en 2016.

Le résumé : ce livre est un recueil de 17 nouvelles sur des passés probables, des futurs possibles. Que se passerait-il sur l'écologie devenait un nouveau totalitarisme ? Si seules les femmes survivaient ? Si les humains devenaient petit à petit stériles ? Si l'on oubliait le passé, l'histoire, les nations ?

Mon avis: comme souvent dans un recueil de nouvelles, certaines sont assez passionantes, d'autres un peu moins intéressantes. On retrouve les obsessions de l'auteur : les fourmis, le rire... Certaines nouvelles m'ont fortement surprises comme celle où une relation amoureuse toxique est décrite entre une jeune femme fragile et un psychiatre pervers narcissique. La nouvelle "Paradis sur mesure" est l'une des plus surprenantes et des plus abouties. "La guerre des marques", "Là où naissent les blagues" sont plus classiques. 

Un extrait : "Il lut l'article, examina les photos, puis me regarda en souriant.

- Tu ne crois quand même pas qu'on va publier ça ?

Je n'arrivais pas à le tutoyer.

- Vous pensez que mon enquête ne tient pas ? 

- Oh si, de ce côté-là, aucun problème. Tu as été un excellent détective. Un vrai petit Sherlock Holmes. 

- Vous pensez que Yolande est innocente ?

- Là non plus, pas de doute, elle a bien tué son fils. Et avec préméditation qui plus est.

Je me mordis la lèvre inférieure. 

- Alors, c'est quoi le problème ? "

44e livre lu en 2016.

Le résumé : le livre se divise en deux parties. La première, "Tempête", décrit un certain nombre de Français durant l'exil du mois de juin 1940. Nous suivons des grands bourgeois, des artistes, des petits employés, un prêtre et son groupe d'adolescents sur les routes de France. Apparaissent les petites lâchetés et les grands malheurs des uns et des autres. La seconde partie "Dolce" décrit l'Occupation dans un petit village, Bussy, durant les années 1940 et 1941. Nous suivons particulièrement la famille Angellier composée de la belle-mère, froide et hautaine, et de sa belle fille Lucile, délicate et qui va peu à peu déclarer des sentiments pour l'officier allemand qui s'installe chez eux. 

Mon avis: j'avais vu l'adaptation de ce livre au cinéma et je l'avais beaucoup aimé. Là, le livre apporte un plus dans sa première partie qui n'apparaissait pas sur grand écran. La seconde partie est un peu plus décevante ; les personnages m'ont semblé un peu moins fouillés que dans le film. L'ensemble reste tout de même un livre très agréable à lire, la langue d'Irène Némirovsky étant vraiment poétique. 

Un extrait : "La voiture de M. Corbin était là mais lorsqu'ils se furent approchés, Michaud, clignant ses yeux myopes, dit de sa voix douce et un peu traînante :

- Notre place est prise à ce que je vois.

Arlette Corail, son chien, ses malles occupaient le fond de l'auto. Elle ouvrir furieusement la portière et cria:

- Vous allez me jeter sur le pavé peut-être ?

Une querelle de ménage commença. Les Michaud, qui s'étaient éloignés de quelques pas, entendaient cependant chaque mot. 

- Mais à Tours nous devons retrouver ma femme cria enfin Corbin en donnant un coup de pied au chien. 

Celui-ci poussa un gémissement et se réfugia dans les jambes d'Arlette.

- Brute !"

43e livre lu en 2016.